top of page
La communauté littéraire (sur les RS surtout) me blase...
Kam2.png

Ceci n'est pas un titre putaclic, et cette partie va faire écho avec d'autres articles précédemment écrits.

La communauté littéraire me blase profondément. Ou plutôt, certains attitudes, certains agissement, certaines mentalités m'exaspèrent, et ce, que ça vienne des auteurices, des lecteurices ou d'autres.

Non, cette communauté n'est pas bienveillante, ni mature, et encore moins authentique et ouverte d'esprit. Du moins, si je me fie à la minorité ultra bruyante qui aime se faire entendre sur les réseaux sociaux et plus généralement sur internet. J'ai envie de croire qu'il existe une majorité silencieuse, faisant partie de cette communauté, et qui n'est pas aussi malveillante, immature, hypocrite et stupide. Mais elle ne se manifeste autant, et laisse le champ libre aux conneries des gens dont je vais parler aujourd'hui.

Ces individus ne sont pas mon seul problème. Il y a aussi un soucis, je trouve, au niveau du marketing des livres, au niveau de la méconnaissance de certains sur les genres littéraires, et des modes étranges qui, je trouve, abaissent le niveau qualitatif des histoires sortant aujourd'hui.

Vous me trouvez trop dure ? Vous en avez le droit. Vous avez le droit de ne pas être du tout d'accord avec ce que je vais raconter. Après tout, je me base sur mes observations et mon ressenti personnel. Peut-être que vous n'avez pas les mêmes ? Je vous conseille quand même de lire cet article jusqu'au bout pour bien comprendre mon opinion à ce sujet.

Bien sûr, je suis ouverte au débat (contrairement à certains dont je vais parler plus bas...), donc n'hésitez pas à intervenir en commentaire si vous avez des choses à dire.

Cet article est très long (un peu plus de 7000 mots). C'est sans conteste l'article le plus long que j'ai rédigé. Mais j'avais des trucs à dire. Prenez un petit snack ou une boisson pour mieux "savourer" cet immense pavé !

 

1 - Une communauté grandement malveillante, immature, débile et hypocrite sur les RS

Évidemment, je ne mets pas tout le monde dans le même panier ! Il y a des gens, présent sur les RS, qui sont à des années-lumière d'être ainsi. Et tant mieux ! Seulement, ils sont rapidement éclipsés par les gueulards dont je vais parler.

J'ignore si c'est à cause de cette forme d'anonymat qu'offre internet, mais pas mal en profitent pour se montrer gratuitement irrespectueux envers les autres. Et les pires sont ceux qui le font sous couvert de bien-pensance et de valeurs vertueuses. 

Petite démonstration d'un tel comportement (je précise que c'est un exemple balancé en vrac) : 

- "Bon sang, mais qui a écrit ce livre ?! Il parle de viol et d'agressions sexuelle ! Il en fait l'apologie ! Il faut être mentalement dérangé pour écrire sur un sujet aussi dégueulasse ! Beurk ! Comment une maison d'édition peut-elle accepter de publier ça ?! Ce livre ne mérite pas d'exister et l'auteur mérite la prison ! Je n'ai pas lu cette purge et je n'ai pas envie de la lire !"

- Le livre, pendant ce temps : dénonce simplement le viol en décrivant l'acte de manière à nous faire comprendre que c'est un moment horrible, et suit l'évolution et la psychologie de la victime durant sa reconstruction et sa lutte pour punir son agresseur.

Et des exemples à la con de ce style, je peux en raconter d'autres ! Alors oui, je ne dis pas qu'il n'existe pas des livres problématiques romantisant ou glorifiant des crimes comme le viol ou d'autres. C'est un vrai problème qui mérite débat. Mais mon soucis avec ce genre de comportement se situe à plusieurs niveaux :

  • La personne se permet de faire une telle affirmation sans avoir lu le livre, et c'est quelque chose qui arrive très, voire trop souvent ! (Et non, j'estime qu'on n'est pas légitime de parler d'un livre si on n'en a pas lu au moins une partie. Et quand je dis une partie, je ne parle de pas de deux minuscules extraits balancés au pif sur la toile par des gens aux avis déjà tranchés.)

  • Elle part du principe que si une histoire parle de viol (ou de n'importe quel crime/délit), elle en fait forcément l'apologie, ce qui est complètement stupide. (Si on suit cette logique éclatée, ça voudrait dire que Mortem Regis fait l'apologie du meurtre, du génocide, de la guerre, du gore, des agressions sexuelles parfois sur mineurs, ou encore du racisme... Vous voyez la connerie, un peu ?)

  • Elle juge directement l'auteur en le traitant de "mentalement dérangé", même si ledit auteur n'a fait qu'écrire l'histoire d'une victime de viol cherchant à se reconstruire (et qui se base peut-être sur sa propre expérience personnelle... Bonjour le manque de respect ultime dans ce cas de figure.)

  • Elle affirme qu'un tel livre ne mérite pas d'exister et que l'auteur mérite la prison. J'ai envie de dire : qui est-elle, pour décider de l'existence ou non d'un livre, ou de l'enfermement ou non d'un auteur ? Elle s'est cru juge, juré et bourreau, ou quoi ?

Et après, ce sont les mêmes qui prétendent avoir des valeurs, être ouverts d'esprits et vouloir protéger les plus sensibles de ce genre d'histoire (alors que personne ne leur a rien demandé).

En fait, c'est ça qui me dérange chez de tels individus : ils se prennent pour des justiciers et des sauveurs qu'ils ne sont pas, et font plus de mal autour d'eux qu'autre chose en agissant de manière aussi agressive et toxique. Ils sont généralement friands de la cancel culture même s'ils prétendent le contraire, et sont soit fermés au débat lorsqu'on les aborde, soit ils débattent de manière violente et/ou condescendante en prenant soin de déformer les propos des autres.

Et attention ! Si on les met devant leurs conneries, ne comptez pas sur eux pour assumer et s'excuser ! Soit ils feront appel à leurs amis pour les défendre, soit ils bloquent celles et ceux qui les dénoncent. Ou soit ils restent silencieux pour se faire oublier (ce qui est, à mon sens, la meilleure chose à faire parmi les trois, bien qu'un peu lâche.)

Donc, voilà, un petit aperçu de quoi les gens de la communauté littéraire sont capables. Si je devais en donner d'autres, cette première partie de l'article n'en finirait pas. Mais sachez qu'on y trouve également, entre autres, les joyeusetés suivantes : insultes et mépris à l'encontre et dans le dos de certains auteurs, harcèlement collectif, plagiat d'histoires, formation de groupuscules pour descendre publiquement un livre (pas forcément problématique) qu'ils n'aiment pas, création de faux comptes (au pluriel) sur des sites comme Amazon, Babelio ou Goodreads juste pour mal noter un livre qu'ils détestent afin de faire descendre sa moyenne, souvent par pure jalousie envers l'auteurice. Oui, ça peut aller jusque-là ! Je vous l'ai dit : cette communauté, du moins la partie la plus bruyante, n'est pas aussi bienveillante qu'on le croit !

En plus, je la trouve un poil parano et de mauvaise foi pour la raison que je vais aborder maintenant...

 

2 - Tout est problématique, si on écoute cette communauté

- Tu es fan de Harry Potter ? Tu es transphobe parce que l'autrice est transphobe. Oui, cette logique est pétée et pourtant, il y a des gens qui y croient et qui n'hésitent pas à manquer de respect aux fans de cette oeuvre, alors qu'ils sont innocents la plupart du temps car ils ignorent sûrement ce fait chez J.K. Rowling, ou étaient déjà fans de la première heure de cet univers avant que cette autrice ne déconne sur les RS.

- Tu préfères le MxM aux autres types de romance alors que tu es une femme hétéro ? Tu fais automatiquement de la fétichisation des gays ! Parce que visiblement, on n'a pas le droit d'avoir de préférence à ce niveau dans les romances. Et puis MxM = porno gay, forcément ! Par contre, si tu préfères le FxF, pas de problème ! Enjoy ! Et si tu préfères le MxF, t'es juste "normal", je suppose ?

- Tu n'aimes pas les scènes de sexe explicites alors que tu es adulte ? Tu es trop timide, coincé et prude, forcément ! Ça ne peut pas juste s'expliquer par le fait que tu ne sois pas intéressé par ces passages, ou que tu les trouves souvent mal écrits ! Bah non, voyons !

- Tu aimes les scènes de sexe ? Tu n'es qu'un dévergondé pervers qui glamourise l'hypersexualisation des personnages ! Ça ne peut pas être parce que tu trouves satisfaisant de voir une romance que tu as suivie et appréciée se concrétiser de cette manière !

- Tu aimes lire des histoires sombres, avec de la violence, des crimes en tous genres ? Tu es problématique car tu intériorises et banalises forcément de tels comportement ! Tu es incapable de prendre du recul là-dessus (et bien sûr, les gens de la communauté ont suffisamment de recul pour venir te faire la leçon, quand bien même ils seraient plus jeunes et avec moins d'expérience de vie que toi...)

- Tu écris une histoire s'inspirant d'une culture particulière alors que tu ne fais pas partie de ladite culture ? Appropriation culturelle ! Comment oses-tu ? Chacun devrait écrire sur ses cultures d'origine, point barre ! L'humanité ? Les recherches ? La compréhension ? Le partage ? L'ouverture d'esprit ? Mais qu'est-ce donc ?

- Tu aimes la dark romance ? Tu es problématique car tu apprécies des crimes conjugaux qui sont romantisés. Parce qu'il n'existe pas d'exception et qu'à l'instar des violences plus générales, absolument personne n'est capable de prendre du recul sur un tel sujet ! (À part les gueulards de la communauté qui savent tout mieux que tout le monde, bien sûr !)

Bref, vous comprenez l'idée, donc je vais m'arrêter ici pour les exemples. Sachant que j'ai déjà vu certains trucs absurdes que des personnes trouvent problématiques, genre : une grossesse. Oui, vous avez bien lu ! J'ai vu des gens exiger des avertissements dans les histoires où on voit une femme tomber enceinte et/ou accoucher.

Alors... autant je peux comprendre que chacun ait des trucs qu'il n'aime pas. Moi par exemple, je déteste le vomi, ça me répugne, que ce soit fictif ou non (mais genre, vraiment ! J'ai sauté une partie d'un épisode de Chainsaw Man, qui est pourtant un de mes animés coup de coeur, à cause de ça.) Est-ce que pour autant, je vais exiger des avertissements dans des livres comportant des personnages qui vomissent ? NON ! C'est ridicule ! Si des auteurices en mettent, très bien, mais s'ils n'en mettent pas, c'est pas si grave ! Au mieux, j'endure la scène si elle n'est pas si horrible, au pire, je la zappe si c'est vraiment dégueu !

La grossesse, c'est pareil à mes yeux, déso pas déso ! À moins qu'elle se passe VRAIMENT mal, ou que l'accouchement se fasse dans des conditions atroces (et dans ce dernier cas, le problème n'est pas la grossesse en elle-même), comment on peut mettre ça au niveau de choses beaucoup plus graves (crimes en tous genres, suicide, gore, inceste, thèmes VRAIMENT durs...) qui elles, méritent vraiment des avertissements lorsqu'elles sont présentes dans une histoire de par leur gravité unanimement reconnue ? Parce que si c'est pour mettre des avertissements pour tout et n'importe quoi, sachant que ce qui est problématique pour certains ne l'est pas pour d'autres, on n'est pas sortis de l'auberge !

Et croyez-le ou non, il y a des gens qui ne le comprennent pas. Pour eux, qui sont en mode sauveurs, priorité aux personnes sensibles ! Comme si ces dernières étaient des bébés incapables de se renseigner par eux-mêmes sur un livre avant d'éventuellement le lire (ce qui est un poil réducteur, je trouve ?), surtout que le problème, au final, est bien plus complexe que ça ! 

Je veux dire : d'accord, les auteurices doivent prévenir des contenus sensibles dans leurs histoires (c'est normal et logique), mais les lecteurices doivent s'informer en parallèle également ! Parce que peut-être qu'ils peuvent tomber sur un thème/trope, non répertorié dans la liste d'avertissements, qui les "trigger" alors que c'est une chose insignifiante aux yeux de l'auteurice. Et comment voulez-vous qu'un auteur devine les choses à mettre en avertissements, sachant que chaque lecteur est différent, niveau sensibilité ?

Ça me permet de transitionner sur un aspect qui me frustre personnellement.

 

3 - Des débats débiles font rage tout le temps, et éclipsent les sujets méritant VRAIMENT débat

Quoi que en vrai, aucun débat n'est débile en soi, même si je trouve personnellement certains d'entre eux sans intérêt. Mon principal problème se situe sur l'acharnement des gens, et la violence dont ils font preuve. En fait, il n'y a pas de débat : c'est souvent deux clans distincts et aux avis bien tranchés et opposés, qui s'envoient des piques sans chercher à écouter qui que ce soit. Et si on est neutre ou nuancé, et qu'on le fait savoir dans le calme, au mieux, on est ignoré, au pire, on est lynché par les deux camps (ou au moins par le plus virulent des deux). Tel est le niveau de la plupart des débats faisant rage sur les RS. En particulier Threads, et très probablement X.

Et au final, à force de s'acharner sur des débats stériles, je trouve que les gens passent à côté des véritables problèmes. Je prends un exemple assez récent : un drama concernant un livre présentant une "romance" incestueuse entre deux frères. Tout de suite, les engueulades ont monté en puissance, avec d'un côté les gens qui se sont indignés et qui ont affirmé qu'une telle histoire n'aurait jamais dû être écrite, et qui vont même jusqu'à harceler l'autrice avec ça, et d'un autre, il y a des gens qui défendent le livre corps et âme en utilisant l'argument de la liberté d'expression. Autrement dit, les deux extrêmes ! J'ai envie de dire : ça reflète à merveille ce qu'est devenue notre société, où la nuance, la réflexion et le bon sens s'effacent au profit de la violence, de l'impulsivité et de la condescendance...

Bref, rien ne va dans ce débat ! Déjà, je trouve qu'en parler à ce point donne de la visibilité à cette histoire (même si c'est en mal, ça reste de la visibilité), alors que d'autres en mériterait bien plus (et en bien). Mais bon, admettons que c'est pour dénoncer la romantisation de l'inceste (chose légitime en soi). 

Premier truc qui me dérange, c'est que beaucoup n'ont pas lu ledit livre, et se permettent d'aller le descendre publiquement sur des sites comme Amazon, Babelio ou autres tel un troupeau de moutons, au lieu de chercher à comprendre d'où vient réellement le problème. Et pour ma part, ce dernier part d'une chose simple : l'autrice a mal vendu son histoire. Ni plus, ni moins. Elle a précisé, dans sa campagne de pub, que son histoire ne banalisait pas l'inceste, mais qu'elle ne la condamnait pas non plus. D'ailleurs, tout le drama est parti de là : du fait que ça ne condamne pas alors que l'inceste, c'est quand même pas n'importe quoi ! C'est un sujet sérieux et grave, à ne pas prendre à la légère.

Surtout qu'après avoir survolé des chapitres disponibles sur une plateforme de lecture, même si on sent que les personnages concernés savent que leur relation est malsaine, ça ne les empêche pas de baiser à plusieurs reprises. Et les scènes de sexe (ridiculement nombreuses...) sont pas mal détaillées sans raison valable à mes yeux. Donc, je comprends le pourquoi de la polémique. (Après, je n'ai pas lu cette histoire entièrement vu qu'elle ne m'intéresse pas. Je ne peux donc pas émettre un avis complet comme j'ai l'habitude de le faire.)

Est-ce que ça donne pour autant le droit aux gens de harceler l'autrice, de lui balancer de la haine dans tous les sens ou de lui faire la morale comme s'il s'agissait d'une enfant ne connaissant rien à la vie ? Non ! Par contre, je suis d'avis que l'autrice aurait dû assumer son histoire comme elle est, sans chercher à se dédouaner de manière bancale en mode "ça ne banalise pas mais ça ne condamne pas non plus...".

Déjà, quand on écrit une histoire parlant d'inceste entre deux frères et qu'on prétend ne pas romantiser la chose à travers, on ne vend pas ça en "romance MxM". Ni même en "dark romance MxM". Cette histoire n'est pas une romance, c'est un drame (surtout vu comment les personnages concernés finissent, au final) ! Mais bon, "drame" est moins vendeur que "romance MxM", je suppose ? Ensuite, comme avertissement, il lui suffisait juste de mettre un truc du style : "Attention, cette histoire est centrée sur de l'inceste. Étant donné la gravité du sujet qui est traité de manière crue dans une ambiance malsaine, elle n'est pas à mettre entre toutes les mains. Si vous êtes sensible face à tout cela, je vous déconseille la lecture de mon livre."

Et le tour était joué ! Peut-être même qu'une telle histoire serait passée suffisamment inaperçue pour qu'un drama de cette ampleur à son sujet n'éclate pas sur les RS ! Mais bon, il faut croire que les auteurices ont peur de déconseiller la lecture de leurs histoires, craignant de perdre pas mal de potentiels lecteurices ? Chose plutôt compréhensible, mais bon... si c'est pour se retrouver avec un lectorat dont la majorité n'apprécie pas les histoires en question, et dont certains sont incapables de garder leur sang-froid pour expliquer leurs côtés problématiques lorsqu'il y en a, c'est pas spécialement malin comme stratégie.

D'autant plus qu'on a tendance a oublier qu'une même oeuvre, quelle qu'elle soit, ne plaira jamais à tout le monde. Donc, autant être honnête et transparent sur son contenu (sans pour autant spoiler toute l'intrigue) pour attirer le bon public.

Ce que je retiens, c'est que de toute cette affaire pourraient découler des débats intéressants :

  • Peut-on écrire sur n'importe quel sujet de la façon qu'on veut, même si c'est fictif ?

  • Jusqu'à quel point peut-on considérer qu'un crime/délit dans une histoire est romantisé, sachant qu'on n'a pas tous les mêmes sensibilités à ce sujet ?

  • Quelque part, la littérature n'est-elle pas là pour choquer, mettre mal-à-l'aise et nous faire sortir de notre zone de confort en utilisant le fictif, en plus de nous divertir, de nous informer, de dénoncer ou autre ?

 

Pourquoi ce ne sont pas sur ces sujets-là que les gens débattent (de façon posée), au lieu de perdre leur temps sur des violentes disputes sans fin qui ne font rien avancer ? Parce que ça ne fait pas assez "drama" ?

Bref ! Et dites-vous que je n'ai parlé que d'un exemple parmi plein d'autres !

 

4 - Le marketing maladroit, superficiel ou mensonger autour de certains livres

Tout à l'heure, je parlais de l'autrice de l'histoire incestueuse qui avait mal vendu son livre. Avec le recul, je dirai plutôt qu'elle a été naïve et très maladroite. Et je pense qu'elle est loin d'être la seule. Du marketing maladroit, il y a dans la communauté. Certains sont bien plus graves que d'autres. Il y a aussi pas mal de pubs que je qualifie de superficiels ou de mensongers. 

Je vous ai déjà parlé du marketing mensonger dans différentes parties, mais je vous explique brièvement : c'est quand on vend un livre dans un genre qu'il n'est pas, ou à une tranche d'âge qui n'est pas forcément le public cible. Dans le premier cas, je pourrais comme exemple citer Fourth Wing, qu'on m'a vendu comme de l'epic fantasy adulte alors que c'est une romantasy avec des vibes de young adult malgré la présence de scènes de fesses. Et dans le second, je pourrais citer ACOTAR, que certaines librairies vendent en rayon jeunesse (young adult) alors que c'est une histoire destinée aux adultes.

Si le premier cas de figure n'est pas forcément dramatique (même si je le trouve chiant parce que c'est quand même une forme d'arnaque), le second est, à mon sens, bien plus problématique. C'est comme certaines librairies qui vendent des dark romances comme Captive à des ados de 13/14 ans, alors que c'est clairement un livre à destination des adultes. Ça c'est pas normal ! Et pour le coup, un tel sujet mériterait VRAIMENT un débat sérieux et posé au sein de la communauté sur les RS, en particulier avec les libraires et les maisons d'édition. Il y a des personnes qui le propose, mais ce genre de discussion ne va généralement pas très loin et est vite oublié. (Sûrement parce que ça ne fait pas assez "drama" ?)

Ce que j'appelle marketing superficiel c'est lorsqu'on vend un livre ou une histoire sur des choses qui ne sont pas spécialement pertinentes. Et ça m'a l'air d'être un soucis touchant surtout l'auto-édition. Par exemple, je suis tombée sur un cas où quelqu'un présentait une histoire de dark fantasy avec un extrait. Sachant que c'est de la dark fantasy, je m'attendais à lire un extrait sérieux, sombre, violent, ou au moins dégageant une certaine noirceur... tout ce qui fait la saveur de ce sous-genre de la fantasy que je kiffe particulièrement. 

Tu parles ! L'extrait en question, c'est juste une scène sensuelle (et ridicule à mes yeux) entre l'héroïne et son love-interest. On m'aurait dit que c'est un extrait d'une dark romantasy, à la limite, ok ! Mais l'histoire est vendue comme une dark fantasy, et c'est ça l'extrait censé nous faire s'y intéresser ?

Qu'en est-il de l'univers ? De l'ambiance générale censée être sombre et grave ? Des intrigues ? Des personnages principaux ? Des thèmes abordés ? C'est quand même la base des oeuvres de dark fantasy, non ? Visiblement pas, pour l'auteurice de cette histoire qui a préféré tout miser sur la romance et son côté charnel pour vendre son bouquin... Bref !

Je reviendrai sur l'aspect ridiculement sensuel, spicy, érotique des histoires actuelles plus bas.

Il y a un autre truc que je catégorise en marketing superficiel, et là, je sens que certain(e)s vont râler : les tropes.

 

5 - La tropification et l'uniformisation des histoires

Alors attention : je ne dis pas que la présentation des tropes d'une histoire est une mauvaise chose. Bien utilisés, ils permettent de connaître en gros les principaux thèmes et schémas narratifs composant le récit. Mal utilisés, ils peuvent carrément être sans intérêt ou rendre l'intrigue prévisible. D'ailleurs, je soupçonne pas mal d'auteurices de prendre LE trope à la mode (enemies to lovers, par exemple), et d'articuler leurs histoires autour de lui, au lieu d'imaginer d'abord les histoires dans leur ensemble, puis de relever les tropes intervenant dedans. Et la triste conséquence qui en découle, en plus de la prévisibilité accrue : toutes ces histoires se ressemblent dans leurs grandes lignes.

Elles ont beau avoir des personnages et des univers différents (et encore, des fois les copier-coller se voient d'un livre à l'autre), ces histoires se ressemblent de par les clichés tendances qui les composent, et de par leurs enchaînements semblables. En fait, j'ai l'impression que la plupart des livres d'aujourd'hui ne raconte pas de récits authentiques. Elles remplissent un cahier des charges composé de thèmes et de tropes populaires au sein de la communauté.

Vous voulez écrire un livre à succès ? Tentez une romantasy MxF type enemies to lovers avec les tropes one-bed, proximité forcée, une héroïne (faussement) badass, un love-interest beau-gosse/bad-boy/ténébreux maniant les pouvoirs des ombres trop dark, et du spicy en veux-tu en voilà.

Le résumé de l'histoire ? On s'en fout ! L'univers et le worldbuilding ? Pourquoi faire ? La cohérence de l'intrigue ? C'est pas le plus important !

J'ai envie de dire que je caricature sur ce coup, mais même pas ! C'est ça le pire ! Et très franchement, quand je vois que beaucoup d'auteurices se démènent pour pondre des histoires originales avec des personnages complexes, des univers riches et des intrigues bien pensées, mais qu'ils/elles ne rencontrent pas autant de succès que les livres "à tropes" (qui sont au final des bouquins plus commerciaux qu'autre chose), ça me dépite.

Ce que j'appelle un "livre commercial", c'est tout simplement un livre réunissant tout ce qui plaît au grand public, ce qui lui garantit un grand succès, indépendamment de sa qualité. Bien sûr, je ne dis pas que tous les livres commerciaux sont nuls. Mais ce ne sont pas ceux avec les histoires les plus originales ou qui cherchent à sortir des sentiers battus. Pour se vider la tête et s'évader le temps d'une lecture pas sérieuse, c'est sympa (et encore, pour ma part, ça dépend des histoires), mais c'est clairement pas le genre de livre fait pour ceux qui souhaitent découvrir des récits, certes divertissants, mais également profonds, complexes, authentiques et possédant des messages cachés (ou non) qui ne cherchent qu'à être découverts, par exemple. (Oui, parce qu'il y a des gens qui sont convaincus que des oeuvres ne peuvent pas être à la fois divertissantes et profondes, comme si les deux étaient incompatibles...)

Bref. Je ne suis pas fan de ce côté "commercial" d'une grande partie monde livresque, mais c'est malheureusement ainsi que les choses fonctionnent. Après, il y a des gens qui ont découvert leur goût pour la lecture grâce à ces histoires commerciales. Donc, qui suis-je pour juger ? Mais je pardonne moins les auteurices qui ne poussent pas les lecteurices à sortir de leurs zones de confort en leur proposant des histoires moins "vendeurs" ou "tropy" mais pas moins qualitatifs.

 

6 - Le "fesse-tival" du smut/spicy/lemon

Je ne vais pas m'éterniser sur cette partie que j'ai déjà traité dans un autre article. Je trouve juste dommage que beaucoup utilisent le cul comme un argument marketing pour présenter leurs histoires. Comme si posséder des scènes de sexe était devenu un gage de qualité !

D'ailleurs, il existe des lecteurices (lectrices, surtout) qui, lorsqu'ils donnent leurs avis sur une oeuvre, mettent une note pour ses différents aspects : intrigue, personnages, univers, plume, et d'autres, puis font une moyenne générale représentative de leur niveau d'appréciation. Et pour certains, le "spicy" fait partie de cette liste. Du coup, je me pose la question : si une oeuvre ne contient aucune scène de cul, comment ça se passe pour ces gens dans leurs avis ? L'histoire a 0 sur 5 pour l'aspect spicy et donc, ça pénalise d'office la moyenne globale ?

Vous trouvez ça stupide ? Moi aussi !

Encore, si ça ne concernait que les histoires de romance, à la limite, ok. Mais quand ça s'étend à la fantasy (autre que la romantasy, j'entends), à la SF ou autres, ça me fait lever les yeux d'exaspération. Maintenant, j'ai l'impression que si une histoire n'a pas deux personnages qui baisent au moins une fois, et si ce n'est pas suffisamment explicite, on la snobe ou on la juge peu intéressante.

Après, ne vous méprenez pas sur mes propos : une histoire de fantasy (qu'elle soit epic, dark, urban, etc), de SF ou autre a totalement le droit d'avoir une scène sexuelle. Mais il s'agirait de ne pas la laisser virer au porno et de ne pas en abuser tout au long de l'histoire, dans ce cas ! Malheureusement, c'est tout le contraire qui se passe, ces dernières années. Vu que le cul fait vendre et que le grand public kiffe, on risque d'en bouffer encore et encore...

 

7 - Quand la lecture/l'écriture devient une compétition et entraîne une surconsommation...

Une partie qui pourrait offrir un débat très intéressant, tiens ! La compétition et la surconsommation, parlons-en ! Et là, sans aucun scrupule, je rejette totalement la faute sur le RS et sur le marché du livre qui poussent à agir de la sorte.

Pourquoi je dis ça ?

Déjà, commençons par le côté compétitif. Parce que oui, maintenant (et depuis plusieurs années, d'ailleurs), à partir du moment où on publie son histoire (que ce soit en plateforme ou en édition), on est mis en compétition avec d'autres auteurices, qu'on le veuille ou non. Il suffit de voir Wattpad et ses classements qui poussent toujours à être dans le "top tendance", pour ne citer que ça. Et cet aspect compétition est d'autant plus renforcé lorsqu'on prend en compte qu'il y a de plus en plus d'auteurices qui publient et qui tentent de se faire une place dans la sphère littéraire.

Je ne parle même pas des concours, des appels à textes ou des soumissions de manuscrits à des maisons d'édition, qui ne sélectionnent que les meilleurs textes... ou plutôt qui ne sélectionnent que les textes qu'ils estiment meilleurs pour eux. Ce qui pousse les auteurices à écrire, plus dans le but d'être sélectionnés que par plaisir d'écrire. En soi, ce n'est pas une mauvaise chose. Ça permet aux auteurices d'adopter une posture professionnelle et d'écrire une histoire en respectant une deadline et plusieurs consignes. Mais d'un point de vue artistique, je ne trouve pas ça terrible. 

Ce que je vais dire ici est plus subjectif qu'autre chose vu que j'ai un rapport particulier à l'écriture, mais en tant qu'autrice, je suis d'avis que nos histoires devraient venir de nous-mêmes. Pas parce qu'il faut respecter des thèmes, sujets, consignes ou lignes éditoriales. Je comprends le côté challenge et professionnel, d'autant plus que les maisons d'édition sont plus là pour se faire de l'argent que pour proposer de bonnes histoires (chose que je trouve à la fois logique et con). Mais je suis d'avis qu'il ne faut pas oublier que l'écriture est avant tout une forme d'art, où les auteurices proposent des histoires qui leur tiennent à coeur pour diverses raisons qui les motivent à écrire. Oublier ce fait sous prétexte qu'on veuille être édité ou rentable, c'est un peu déshumaniser l'écriture en la rendant trop "marketing". Oui, être auteur c'est un métier qui mérite d'être rémunéré de façon correcte (ce qui n'est pas le cas à mes yeux, vu la précarité du truc malgré tout le travail fourni...). Mais ça reste avant tout un art, ainsi qu'un plaisir personnel pour certains.

Oh, et avant que des enragés ne viennent dans les commentaires en mode "l'écriture c'est politique !!!". Je sais. Effectivement, c'est politique. Mais pas que ! Et puis il s'agirait d'arrêter de confondre "politique" et "militant", au bout d'un moment. Une oeuvre militante (ou engagée) est, d'office, politique. La réciproque n'est pas forcément vraie : beaucoup d'oeuvres, même si elles reflètent indirectement certaines de leurs opinions, n'ont pas pour but de démontrer les positions politiques de leurs auteurices, mais de raconter l'histoire de personnages dans un univers donné. Ça aussi, il faudrait que les gens le comprennent. Les histoires actuelles et le paysage livresque dans son ensemble ne s'en porteraient que mieux !

Pour en revenir au sujet de cette partie. J'ai parlé du côté compétitif de plus en plus flagrant dû au nombre exponentiel de nouveaux auteurices. Mais ce dernier fait, combiné aux RS provoque un phénomène que je trouve plus préoccupant bien qu'inévitable : la surconsommation des livres.

Vous savez ? Les gens qui achètent les derniers livres tendances juste parce que c'est tendance, mais qu'il ne sont pas sûr de lire par la suite ? Ceux qui ont une pile à lire grosse comme un camion, qui en ont conscience, mais qui achètent quand même les dernières sorties parce qu'il faut être à la page ? Ceux qui se précipitent sur les éditions "reliés collectors" parce que vous comprenez, ça va rendre joli dans leurs bibliothèques qu'ils exposent sur les RS ? Ou encore ceux qui veulent se procurer des livres pour un challenge lecture (qu'ils ne parviennent pas à relever, parfois) ?

Tout ce que je viens de décrire (et ce n'est qu'un échantillon de la réalité) participe à la surconsommation des livres. On n'achète plus des livres parce qu'on a personnellement envie de les lire, on les achète parce que les copains/copines en parlent sans arrêt sur les RS. On n'achète plus de livres pour son contenu, on les achètes parce qu'ils sont de beaux objets photogéniques à exposer à la vue de tous. On n'achète plus de livres par curiosité et envie de découverte, on les achète pour suivre le mouvement de la masse.

Encore, si les gens suivant le mouvement de la masse partageaient chacun leurs avis sur un livre donné, et que ces derniers diffèraient suffisamment pour qu'on en discute entre lecteurices, ça aurait pu être sympa. Sauf que ce n'est pas le cas, vu que les avis sont sensiblement les mêmes pour une majorité, et que les gens se contentent, entre autres, d'un "J'ai vraiment adoré ! C'est un véritable coup de coeur !!! Machin est mon nouveau bookboyfriend tellement il est sexy ! L'héroïne, c'est trop moi, je m'y identifie trop !" sans plus de précision sur la plume, sur l'univers, sur l'enchaînement des intrigues ou l'écriture des personnages... Voilà quoi !

Je n'attends pas non plus des pavés comme les miens (de toute façon, la plupart des RS n'encouragent pas de faire des posts trop longs à lire/visualiser. Il faut que tout aille vite, après tout, hein ?). Mais un minimum suffisamment détaillé pour qu'il y ait matière à discuter. Parce que parler d'une histoire entre lecteurices, c'est aussi continuer de la faire vivre après sa sortie, en quelque sorte ! Et je me souviens que c'était une chose qui se faisait sans problème, plusieurs années auparavant.

Mais aujourd'hui, vu que les nouvelles sorties livresques s'enchaînent, il faut enchaîner les lectures comme si nos vies en dépendaient ! Du coup, aussitôt un livre sorti, aussitôt il est oublié pour laisser place à des livres plus récents. C'est peut-être pour toutes ces raisons que je trouve les histoires d'aujourd'hui de moins en moins marquantes ? Bien sûr, il existe des exceptions ! Mais bon, quand on recherche un certain type d'histoire, mais que celui-ci ne colle pas aux tendances, c'est compliqué de les trouver !

En tout cas, j'ai la désagréable impression que la quantité et la forme des histoires prennent le dessus sur la qualité et le fond. Alors que ça devrait être l'inverse. Malheureusement, la surconsommation du livre, telle qu'elle est actuellement, n'encourage ni la qualité ni le fond des oeuvres.

 

8 - Les modes et les "trends" sans intérêts sur les RS...

Cette partie est juste une parenthèse pour vous dire à quel point je me sens en décalage total avec la communauté littéraire des RS. Je passerai rapidement sur le fait que si on n'écrit pas de la romance contemporaine, de la romantasy ou de la dark romance, c'est à peine si les gens savent qu'on existe... D'ailleurs, sur Insta et sur Threads, à part quelques personnes et maisons d'éditions qui varient leurs contenus en présentant des livres issues de plein de genres différents, la majeure partie des posts livresques que je croise concernent de la romance. Et le peu de dark fantasy sur lequel je tombe par chance, c'est de la romantasy déguisée. Que du bonheur !

Et sinon, les trends... Pour vous définir ce qu'est une trend sur les RS, c'est juste une mode que les gens suivent. Par exemple, quelqu'un lance une trend du style... je sais pas moi... "Recommandez 4 livres en fonction des 4 saisons." et chacun présente 4 livres qu'ils ont lu/apprécié, et qui ont plus ou moins de rapport avec les 4 saisons. C'est juste un exemple, balancé au pif. Autant il y a des trends que je trouve amusants et plutôt sympas, même si je ne les suis pas systématiquement (comme les portraits chinois des auteurices, les interview de personnages ou les tests de personnalité en rapport avec nos histoires), autant il y en a d'autres, je me demande : mais pourquoi ? 

Genre récemment, j'ai vu plusieurs posts présenter un certain nombre de livres, puis répertorier à côté de chacun d'eux les chapitres où il y a des scènes olé-olé. Déjà, bonjour le spoiler indirect, et ensuite : à quoi ça sert de faire ça ? Qu'est-ce que ça apporte aux gens qui suivent une telle trend ?

Ou encore, le top 5 ou 10 des bookboyfriends, un bookboyfriend étant, grosso-modo, un mec issus d'un livre qui fait craquer les lectrices. Alors euh... Comment dire ? Je n'ai rien contre le fait d'avoir un crush fictif. Quasiment tout le monde en a eu, ou en a encore. Mais moi, la question que je me pose, c'est pourquoi vous aimez ces personnages à ce point ? Parce qu'ils sont bien écrits ? Ou parce qu'ils sont des beaux gosses sexy ? 

Si vous me dites "les deux", je ne vous croirai pas. Parce que bon, les Xaden, les Tamlin et autres Rhysand, ils sont peut-être sexy... et encore... mais à mes yeux, ils ne brillent pas par la profondeur de leur écriture. Et entre un mec dont la beauté, la sensualité, la force et la virilité sont vantées par son autrice (je fais exprès de préciser le féminin) à tous les chapitres, et un mec qui est avant tout humain, attachant, avec une histoire bien à lui et qui logique et cohérent dans ses actions et ses décisions (et dont la beauté et la force se retrouvent finalement plus dans son âme que sur son physique), mon choix est vite fait !

Je note toutefois que rares sont les posts parlant de bookgirlfriends. Je dis ça, je dis rien.

 

9 - Les élitistes, une autre portion de la communauté qui m'énerve...

Alors eux, c'est particulier, parce que ce ne sont pas les spécimens les plus abondants des RS que je fréquente. Mais ils existent. Et ils m'énervent autant, si ce n'est plus, que tout ce que j'ai décrit précédemment ! Entre ceux qui ne jurent que par la littérature blanche classique et qui considèrent les autres genre histoires comme étant de la "sous-littérature", ceux qui prétendent avoir le monopole du "bon-goût" et qui ont tendance à confondre objectivité avec subjectivité, ou ceux qui estiment qu'un lecteur ne lisant qu'un livre par mois n'est pas un vrai lecteur, il y a de quoi se facepalmer. Et ces mêmes personnes se permettent, sous couvert de "supériorité culturelle", de cracher sur les oeuvres qu'ils estiment "trop divertissantes" et sur les personnes qui ne pensent pas comme eux et ne partagent pas les mêmes préférences qu'eux.

Pas plus tard que hier (par rapport au moment où je tape ces lignes), je suis tombée sur la vidéo d'un mec... pardon ! D'un "Critique Littéraire", qui doit avoir quoi... la quarantaine ? Ce Critique Littéraire a fait toute une vidéo pour réagir à celle d'une personne ayant donné son avis sur un livre en particulier, faisant partie de la littérature classique du 20ème siècle. Je ne vais pas donner de nom.

Outre sa condescendance et son côté paternaliste envers la personne qui n'a fait que donner son avis, il s'est permis, entre autres, d'exprimer des propos du genre (je les retranscris en fonction de mes souvenirs, n'ayant pas envie de revoir une pareille vidéo, mais les idées sont là) :

- Si on se dit critique littéraire, il n'est pas normal de découvrir ce classique passé un certain âge. (sous-entendant qu'on est un critique littéraire uniquement si on analyse les grands classiques et qu'on les a lu durant l'adolescence ou un peu plus tard, mais pas trop tard non plus...).

- Lorsqu'on fait face à une plume aussi exceptionnelle, on ferme sa gueule (sous-entendant que si lui trouve la plume d'une histoire exceptionnelle, tout le monde doit être du même avis, sinon ce sont des merdes incultes...)

- La bonne littérature, c'est celle qui concerne et raconte la vraie vie. (sous-entendant que les genres autres que la blanche classique, en particulier l'imaginaire, sont de la sous-littérature).

Je vais m'arrêter là. Mais ce Critique Littéraire est un exemple typique des élitistes dont je parle. D'ailleurs, j'ai remarqué qu'un certain profil se dégage de ces gens-là.

Je veux dire, quand Monsieur Critique Littéraire, dans une autre de ses vidéos, affirme de vive voix que "les femmes, c'est fait pour faire des enfants et s'occuper du foyer", j'ai envie de demander : est-ce que son côté élitiste est si étonnant, finalement ?

Bref. Je déteste les gens comme ça qui, en plus de vouloir imposer leurs goûts avec dédain, ne respectent pas ceux des autres, et donnent une image vieillotte et dépassée de la littérature, alors que celle-ci a tellement de choses nouvelles à offrir ! S'il y a des élèves de collège/lycée qui tombent sur des profs de français du même acabit, tu m'étonnes qu'ils développent un dégoût pour la lecture, au fil des années ! Ça aurait pu être mon cas si je n'avais pas fait la connaissance d'une certaine documentaliste et de certains profs proposant diverses lectures intéressantes d'imaginaire, et si je n'avais pas découvert l'existence des fanfictions. D'ailleurs, ça tombe bien pour ma transition vers la prochaine et dernière partie avant la conclusion...

 

10 - Heureusement, une portion de la communauté est respectable malgré tout !

Je parle de ceux qui aiment parler de diverses oeuvres, en partagent leurs avis dans la bienveillance. Je parle de ceux qui font des recommandations en fonction des préférences de chacun. Je parle de ceux qui s'encouragent sincèrement et mutuellement dans leurs projets d'écriture ou de lecture. Je parle de ceux qui ne jugent aucunement les auteurices et les lecteurices par rapport à ce qu'ils écrivent ou lisent. Je parle des gens, auteurices comme lecteurices, suffisamment curieux et ouverts d'esprits pour sortir de leurs zones de confort afin de s'essayer à d'autres genres, et de faire un retour d'expérience ensuite. Je parle de ceux qui ont suffisamment de maturité émotionnelle pour tenir un débat agréable et constructif, sans que celui-ci ne dérape en se transformant en drama. Je parle de ceux qui respectent les opinions des autres sur un livre ou un débat, même s'ils ne sont pas d'accord avec eux. Je parle de ceux qui font découvrir aux autres de potentielles perles cachées dont quasiment personne n'a entendu parlé. Je parle de ceux qui n'ont pas besoin de créer un "bad buzz" sur les RS pour se sentir exister.

J'en oublie probablement plein d'autres !

Parce que oui, j'ai beau râler sur une partie de la communauté qui me blase, je n'oublie pas pour autant la portion bien sympathique avec qui j'aime bien interagir ! D'ailleurs, étrangement, cette portion, ce n'est pas sur les RS type Instagram ou Threads que je la retrouve le plus, même si elle y est présente.

Et à ces gens-là, j'ai envie de leur dire : merci de ne pas me faire perdre foi en l'humanité ! Et merci d'exister ! Car si vous n'étiez pas là, honnêtement, je me demande si j'aurais continué à partager mes histoires. J'aurais continué à les écrire, ça oui ! Mais je ne pense pas que j'aurais continué à les partager et à en parler. Pas sur les réseaux sociaux, en tout cas.

 

11 - Conclusion

Si vous êtes arrivés jusque-là, un grand merci pour votre lecture, et bravo pour avoir eu le courage de tout lire ! Sinon, pour conclure... je ne sais pas quoi rajouter d'autre à tout ce que j'ai dit. À part que j'ai pris un peu de distance avec les RS. Pour vous dire, je ne vais quasiment plus sur Threads (je songe à désactiver mon compte depuis un moment, d'ailleurs), et je ne vais plus aussi souvent qu'avant sur Instagram, même pour poster des trucs en rapport avec mes histoires. Pour vous dire, mon feed Insta actuel se résume à des animaux, de la nourriture, des mangas/animés, du contenu Zelda, et des scénettes rigolotes. Les posts axés bookstagram se font de plus en plus rares. Et c'est peut-être pas plus mal.

Sinon, je n'ai ni TikTok, ni X, ni Facebook. Et c'est très bien comme ça !

Plus loin je me tiens de la partie ultra toxique de la communauté littéraire qui règne à ces endroits, mieux je me porte.

Et vous, qu'en pensez-vous de tout ça ? ^^

bottom of page