Pour ceux qui ne le savent pas, le yaoi (qu'on désigne aussi par le terme Boy's love) est un genre de fiction centré sur des relations sentimentales et/ou sexuelles entre deux personnages masculins. En résumé, ce sont des romances entre hommes qui peuvent contenir des scènes plus ou moins explicites.

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Même si j'ai apprécié certaines oeuvres du genre, je ne suis pas spécialement ce qu'on peut appeler une yaoiste (amatrice de yaoi). D'ailleurs, je préfère largement son sous-genre qu'est le shonen-ai. Ce dernier présente une romance entre deux hommes mais ne contient pas, ou très peu de scènes sexuelles. Et lorsque celles-ci sont présentes, soit elles sont implicites, soit elle sont montrées sans aller dans les détails.

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En fait, mon problème avec le yaoi, c'est qu'il contient des clichés ou des schémas qui m'agacent de plus en plus au fil des années. Je vais m'attarder sur 10 points particuliers que je n'apprécie pas dans le yaoi. Je vais y aller par ordre décroissant, en partant du 10ème point jusqu'au 1er, le 1er étant le point qui m'exaspère le plus dans le genre.

 

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• 10 ) La plupart des yaoi sont des "slice of life".

 

Ça commence à toucher d'autres genres comme la sci-fi, la fantasy ou le fantastique. Mais j'ai l'impression qu'une grosse partie des yaoi sont des slice of life (ou tranche de vie. En gros, ce sont des histoires qui raconte le quotidien des personnages). Personnellement et je vous le dis tout de suite : je ne suis pas fan des slice of life parce que je trouve qu'il ne s'y passe rien d'intéressant et j'ai tendance à rapidement m'ennuyer devant.

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Après, ne vous méprenez pas : je peux trouver des fictions de slice of life sympas lorsque celles-ci proposent un scénario et des personnages accrocheurs et qu'elles sont courtes (un film ou une série de moins de 10 épisodes). Mais quand ça traîne en longueur, j'ai tendance à lâcher en cours de route. Surtout si l'intrigue et déjà vue ou qu'elle tourne en rond.

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Pour en revenir au yaoi, beaucoup sont des slice of life alors que quand je regarde du côté des shonen-ai, on retrouve un peu tous les genres. J'ai jamais vraiment trop compris pourquoi les yaoi ont adopté les slice of life (comme si l'homosexualité ne pouvait être traîté que dans un cadre contemporain identique au nôtre...), mais je vous avoue que c'est un aspect qui m'a soulée à la longue. Cependant, dites-vous que ce n'est pas le truc qui m'énerve le plus dans le genre.

 

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• 9 ) Toujours le même style de scénario, qui ne vole pas haut.

 

Vous prenez n'importe quelle oeuvre yaoi, il y a 80% de chances que ça parle d'un mec viril et séduisant qui tombe amoureux d'un homme plus frêle et efféminé et qu'il va chercher à s'en rapprocher, quitte à forcer la relation entre eux. Je reviendrais sur les stéréotypes de personnages plus tard car j'ai aussi des choses à dire dessus. Mais le fait que les scénarios soient toujours les mêmes sans se renouveler, et qu'ils se concentrent toujours exclusivement sur la romance entre les deux protagonistes fait que j'en suis saturée. Le yaoi a fini par me saouler là-dessus, là où le shonen-ai parvient à présenter des intrigues un peu plus originales et ne se concentre pas uniquement sur la romance même si elle demeure assez présente.

 

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• 8 ) Les personnages secondaires sont souvent osef.

 

J'ai beaucoup de mal à m'immerger dans une fiction qui ne tourne qu'autour de deux personnages. Surtout si la fiction en question est longue. C'est pour ça que j'aime bien les personnages secondaires que je trouve rafraîchissants et qui peuvent être très intéressants d'un point de vue scénaristique ou même juste au niveau de leur personnalités. Le truc avec certains yaoi, c'est que les personnages secondaires sont quasi inexsitants. Certes, ils sont physiquement présents mais si on les enlevaient, le scénario resterait le même. Ils n'apportent rien à l'oeuvre, sont peu développés et peu intéressants. C'est bien dommage, je trouve.

 

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• 7 ) Les personnages féminins, s'ils existent, sont soit des pimbêches jalouses, soit des cruches shippeuses.

 

Voilà deux exemples de personnages stéréotypés qu'on peut retrouver dans les yaoi : la fille jalouse qui est amoureuse de l'un des protagonistes et la fangirl shippeuse qui fait une crise de joie à chaque fois qu'elle voit les deux protagonistes ensemble. Je ne sais pas vous, mais personnellement, je trouve ces deux personnages types complètement ridicules et sans réel intérêt. Et j'ignore qui est la pire des deux. La fille jalouse n'est là que pour apporter du drama inutile (qui se résoud souvent rapidement en plus... ce qui n'est peut-être pas plus mal), et la fangirl n'est là que pour embarasser les personnages principaux et nous faire grimacer tant ses réactions sont cringes.

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À chaque fois que je croise l'un de ces deux archétypes dans un yaoi, je ne peux pas m'empêcher de me demander pourquoi. À croire que pour les créateurs des histoires de ce type, les filles ne sont bonnes qu'à être amoureuses, jalouses, ou des fujoshis (nom donné aux filles fans hardcore de yaoi.). C'est trop demander d'avoir un personnage féminin un minimum développé, mature et sympathique ? Les shonen-ai le font très bien. Alors pourquoi pas les yaoi ? Juste parce que c'est principalement une romance entre deux hommes, on ne peut pas y trouver des personnages féminins intéressants ? Il n'y a que moi qui me pose ces questions ?

 

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• 6 ) Dans certaines oeuvres, tous les personnages masculins principaux sont/deviennent gays, comme par hasard.

 

Juste, pourquoi ? Ce n'est pas parce qu'on est dans un yaoi que tous les personnages masculins doivent forcément se mettre en couple entre eux ! Je trouve non seulement que ça fait too-much, mais en plus c'est hyper redondant et pas vraiment crédible à mes yeux ! À moins que l'histoire se passe dans un club pour gays, je vois pas trop comment tous les personnages masculins plus ou moins mis en avant peuvent TOUS se caser entre eux à la fin de l'histoire. Par ailleurs, je pars du principe qu'il faut de tout pour faire un monde. Donc, si toutes les relations qu'on me présente dans une oeuvre sont pareilles, je ne trouve pas ça terrible pour l'immersion (ni même pour la diversité dans la fiction que certains prônent, soi-disant). Après, ce que je dis ici n'engage que moi.

 

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• 5 ) Aucune subtilité et concrétisation de la romance trop rapide.

 

C'est valable pour tous types de romance, mais le yaoi n'y échappe pas. Je crois même que c'est le genre de romance qui se casse le plus la gueule à ce niveau. Dans pas mal d'oeuvres, les protagonistes se font du rentre-dedans direct (sans mauvais jeu de mot). On n'a pas le temps de voir leurs sentiments se développer et leurs relations se construire de manière naturelle qu'ils se retrouvent déjà en train de s'embrasser, voire même de coucher ensemble. Pire encore : la relation n'est souvent pas consentie. Mais je reviendrai sur ce point plus tard.

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En tout cas, je pense qu'un peu plus de subtilité et de temps ferait du bien aux histoires yaoi (et aux romances en général). C'est ce qu'on appelle le slow-burn, qui est un trope désignant une relation amoureuses s'installant progressivement et de manière naturelle entre deux personnages. Et devinez quoi : le shonen-ai se débrouille plutôt bien dans le domaine. Mieux que le yaoi, je trouve.

 

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• 4 ) Inutilement explicite dans certains cas.

 

Ce n'est pas le côté explicite en soi qui me dérange, mais le fait que ce soit parfois tellement gratuit et répétitif qu'on se croirait dans un hentai (manga porno). Si certains yaoi ne poussent pas jusque là, d'autres ne se gênent malheureusement pas pour nous montrer les ébats des protagonistes sous tous leurs angles. Et souvent, je ne peux pas m'empêcher de me questionner sur l'intérêt d'un tel choix. Je veux dire : est-ce qu'il est nécessaire d'avoir un focus sur les parties génitales de ces messieurs durant leur rapport pour comprendre qu'ils prennent du plaisir à partager un moment intime ? Est-ce qu'il est indispensable de les voir adopter toutes sortes de positions durant l'acte ?

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À part pour se rincer les yeux, scénaristiquement parlant et au niveau des émotions des concernés, je ne trouve pas ça spécialement pertinent. Avec le shonen-ai, ce problème n'existe pas pour la simple raison que les scènes sexuelles, s'il y en a, sont peu détaillées voire juste implicites. Ce genre insiste plus sur les sentiments des personnages que sur l'acte en lui-même. Et je trouve ça personnellement plus satisfaisant car ça nous laisse le choix (si l'envie nous prend) de nous imaginer comment se déroule la scène.

 

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• 3 ) Les fans hardcore de yaoi.

 

Aaaah les fujoshi... Pourquoi agissent-elles de façon aussi bête ? En fait, je ne comprends pas trop leur délire. Qu'on apprécie innocemment le yaoi pour X raisons, pas de problèmes. Mais quand ça vient shipper des personnages qui ne sont moralement ou logiquement pas shippables, que ça commence à faire passer des relations malsaines pour des romances en les banalisant et que ça met sur un piédestal la romance MxM en crachant sur les autres types du romances existantes... Perso, ça me fatigue autant que ça m'énerve.

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Sans le savoir, ces filles (parce que ce sont souvent des filles, mais leurs équivalent masculins, les fudanshi, existent), souvent jeunes et avec zéro recul, glorifient des choses comme le viol, la pédophilie ou l'inceste, en plus de faire preuve de misogynie. Ajoutons à cela le fait que certaines vont jusqu'à traîter d'homophobes celles et ceux n'appréciant pas le genre yaoi (sachant qu'il existe des gays qui n'aiment pas le yaoi à cause de ses clichés) et nous obtenons le cocktail parfait de la crétinerie.

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Pas mal de personnes qui appréciait le yaoi (ou même le shonen-ai) ont tendance à le délaisser à cause de ce genre de fan hystérique. Un peu couillon, quand-même !

 

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• 2 ) Les stéréotypes "seme" et "uke".

 

J'ai jamais compris pourquoi ça revenait souvent dans les yaoi (et même dans certains shonen-ai). Ils ne sont pas tous dans ce cas (dieu merci !) mais la plupart présentent une relation entre un homme viril, séduisant, entreprenant et parfois pervers (le seme ou dominant) et un autre plus frêle (souvent androgyne), efféminé, timide et sensible (le uke ou dominé). Inutile de vous dire que c'est souvent le seme qui va initier, limite forcer la relation entre les deux, et que le uke, même s'il va montrer une certaine résistance au début, va finir par céder et tomber sous son charme, parce que... ? Parce que quoi, au fait ?

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Bref ! Personnellement, et vous l'aurez compris : ces stéréotypes me sortent par les yeux. Déjà, je trouve que ça "hétéronormalise" le truc alors que ça ne devrait pas. On a l'impression que le seme c'est l'homme et que le uke est la femme du couple. Je trouve ça complètement débile ! Je ne dis pas que les seme ou les uke n'existent pas. Mais les hommes gays, pour une grande partie à mon avis, sont plus complexes que ça. Ça m'étonnerait que les couples "seme x uke" représentent la majorité des couples gays existants.

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Et puis ce sont deux hommes, bordel de merde ! Pourquoi à tout prix vouloir "féminiser" l'un des deux dans un yaoi ? Si c'est pour que l'un des protagonistes ressemble et agisse comme une femme, autant écrire une romance hétéro.

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Aussi : pourquoi un dominant et un dominé ? Un couple où les deux personnages sont à égalité n'est pas assez sexy, c'est ça ? Ce sont des questions que je me pose vraiment quand je vois certains yaoi populaires mettant en avant la relation seme x uke de façon complètement clichée.

 

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• 1 ) Mise en avant de relations toxiques et romantisation des rapports non-consentis.

 

Ici je m'attarde sur le yaoi, mais ça peut s'appliquer aux romances hétéros ou au yuri. Je crois bien que c'est le truc qui m'énerve le plus. Entre les quasi-viols qui surviennent, le forcing dans les relations et le fait que dans certaines oeuvres, le "dominant" maltraite physiquement et/ou psychologiquement le "soumis", on est assez bien servi dans le yaoi. Et le pire, c'est que les oeuvres présentant ce type de relation sont assez populaires. À croire que les gens ne sont pas friands d'une relation saine et consentie entre deux hommes ? À moins qu'ils fantasment sur deux hommes qui se prennent la tête entre deux scènes sexuelles torrides ? Je ne vais pas chercher à comprendre.

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Je pense que je n'ai rien à ajouter là-dessus si ce n'est que dans les shonen-ai, les relations sont généralement bien plus saines. Après, je pense qu'il doit exister des shonen-ai avec des relations toxiques mais de mon côté, j'en ai jamais croisé pour l'instant.

 

 

 

Voilà pour les 10 choses qui m'agacent dans les yaoi à un point où je n'ai plus envie de les recroiser, et qui font que je préfère de très loin le shonen-ai. Que pensez-vous de tout ça, vous ? x)